La cigale ou la fourmi ?
Bon, ce ne sera probablement pas le post le plus original de l'année, mais Marcel cherche un endroit où héberger quelques hypotextes de la fable liminaire et quelques illustrations d'hier ou d'ailleurs qui témoignent de la diversité des lectures de cette finalement bizarre petite fable.
Version de Faërne, traduit par Perrault (1699)
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Une représentation très anamorphique des personnages, moitié humains, moins insectes chez Granville (1847) |
Version d'Ésope, dans l'anthologie de Névelet (1610)
Pendant l’hiver, leur blé étant humide, les fourmis le faisaient sécher. La cigale, mourant de faim, leur demandait de la nourriture. Les fourmis lui répondirent : "pourquoi en été n’amassais-tu pas de quoi manger ? — Je n’étais pas inactive, dit celle-ci, mais je chantais mélodieusement." Les fourmis se mirent à rire. « Eh bien, si en été tu chantais, maintenant que c’est l’hiver, danse. » Cette fable montre qu’il ne faut pas être négligent en quoi que ce soit, si l’on veut éviter le chagrin et les dangers.
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lecture nettement politique dans cette illustration de Gustave Doré (1867) |
Version de Faërne, traduit par Perrault (1699)
Des prudentes fourmis la Famille frugale
Exposait au soleil ses grains pour les sécher,
Lorsqu'une famélique et mourante Cigale
Les supplia de se laisser toucher
À sa misère sans égale.
Une vieille Fourmi, qu'elle scandalisait
L'interrogea de ce qu’elle faisait
Pendant la saison des javelles.
Elle dit : je chantais, et le bruit de mes ailes
Charmait des moissonneurs le travail et l'ennui.
Vous chantiez, répondit la vieille ménagère,
Et bien dansez donc aujourd'hui
Que la faim vous rend si légère.
Tout homme, s'il n'est hébété,
Doit songer à l'hiver quand il est en été.
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